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anarchisme et lutte de classe

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anarchisme et lutte de classe Empty anarchisme et lutte de classe

Message  Berckman Sam 24 Mai - 13:27

Une approche anarchiste de la lutte des classes (texte que j'ai écrit il y a qqs années)

De quoi parlons nous quand nous parlons de classes sociales ?


Une classe est un groupe social, un ensemble d'individus caractérisés par
une position similaire dans les rapports de production. Ces rapports de
production sont les rapportrs sociaux (interactions entre individus et
groupe d'individus, rapports de pouvoir et de propriété entre individus et
groupes d'individus).

De quoi parlons nous quand nous parlons de lutte de classe ?

La lutte des classes est une notion souvent associée à Marx et à la
théorie marxiste. Elle exprime le conflit d'intérêts entre classes
sociales, autour des rapports de production et de reproduction.

Conception marxiste de la lutte des classes.

La conception marxiste oppose ceux qui posèdent les moyens de production
et tirent de ce fait une plus-value du travail d'autrui en obligeant les
travailleuses et travailleurs à un sur-travail, approprié par les patrons
et les actionnaire, et ceux -les travailleuses et travailleurs- qui sont
obligé de vendre leur force de travail pour vivre. Entre ces deux classes
aux intérêts clairement antagonistes, la bougreoisie et le prolétariat, il
existe d'autres classes (paysannerie, professions libérales, petite
bourgeoisie...) aux intérêts plus ambigus, mais amenés à pencher, au gré
de la situation du moment, et du développement des forces productives,
d'un côté ou de l'autre des deux grandes tendances antagonistes. Dans la
conception marxiste, c'est donc la propriété ou l'absence de propriété des
moyens de production et de distribution qui joue un rôle central dans
l'antagonisme de classe.
Il se structure notammen autour du salariat, qui implique un rapport
d'exploitation et de subordination exercé par les patrons sur les
ouvriers.

La conception marxiste fait de la lutte des classes le moteur de
l'histoire. Elle est marquée par un « finalisme » historique, qui estime
inéluctable l'avènement de la société sans classe (et donc la fin de la
lutte des classe par la « synthèse » que consitue l'instauration du
communisme par l'intermédiaire de la révolution socialiste (et de la
dictature du prolétariat étant censée entrainer le « dépérissement de
l'Etat »).
Dans l'acception marxiste orthodoxe, l'ensemble des faits sociaux et
historiques sont liés en dernière instance à la lutte des classes, et
l'infrastructure économique (les rapports de production) détermine en
dernière instance la superstructure politique (idéologie, rapports de
pouvoir, etc...)


Une conception anarchiste de la lutte des classes ?


Si nous constatons bel et bien l'existence d'intérêts antagonistes dans la
sphère des rapports de production, il paraît peu satisfaisant de ne
retenir que la propriété (ou son absence) comme élément structurant des
rapports de production.
Plus fondamentale est la notion de contrôle, qui est liée à la notion de
pouvoir, dans tout la complexité que renferme ce dernier terme dans la
langue française.

Définir la propriété. La propriété et le pouvoir-contrainte

Dans l'esprit commun, être propriétaire quelque chose c'est en avoir
l'usage et l'usufruit. C'est à dire pouvoir choisir l'usage qui en est
fait (l'utilise, le détruire tout ou partie, le céder), bénéficier des
richesses qui en sont extraites.
La propriété, est en fait surtout un acte juridique et son résulat, qui
signifie la reconnaissance légale de cette possession, par le pouvoir
constitué (le ou les Etats), qui transcrit dans le droit cette possession.
La propriété est donc d'abord et avant tout un acte de pouvoir. La
propriété n'est pas une réalité a-sociale. C'est une relation sociale,
interindividuelle. Le fait de s'ériger propriétaire suppose dans le même
temps qu'on s'accorde s'usufruit et la possibilité de détruire, modifier
ou céder un bien, qu'on en prive les autres individus. Cette réalité est
valable tout autant à l'échelle de l'individu humain (personne physique),
qu'à celle de « l'individu » entendu au sens d'une insitution (personne
morale), au sens le plus large de ce dernier terme (système de relation
sociale, structure sociale dotée d'une certaine stabilité dans le temps).

La propriété prive donc (l'autre) autant qu'elle accorde (à soi). « La
propriété, c'est (donc) le vol » comme l'a affirmé avec fracas Proudhon,
et ce à l'exception de la propriété d'usage ou possession individuelle de
biens en quantité suffisante pour ne pas priver autrui.
Pour que l'affirmation personnelle ou juridique « ceci est à moi (ou nous)
» que renferme la propriété ait une réalité matérielle, il faut la
capacité bien réelle et matérielle d'empêcher les autres individus
-personnes physiques ou personnes morales) d'en user, d'en bénéficier et
de la détruire, le modifier ou le céder. La propriété est donc un acte de
pouvoir qui reppose sur un rapport de force physique, et symbolique : Elle
est l'expression de deux pouvoirs, le pouvoir-brutal et le pouvoir
d'influence. Pouvoir d'influence, c'est à dire la capacité de convaincre
ou persuader autrui, ou au moins la majorité de la société de la
légitimité de cette propriété, ou de convaincre ou persuader ceux qui
disposent du monopole ou de l'essentiel de la force brutale (l'Etat en
tant que groupe social par exemple). Il s'agit ici du recours à
l'idéologie, à la rhéorique et aux outils de persuasion que sont les
arguments de droit divin (Dieu m'a donné ce bien), d'autorité (tel
chercheur, tel texte de référence conclue à ma légitime propriété sur ce
bien), de capacité( c'est parce que je suis plus a même que les autres
d'user, de bénéficier et de modifier de manière profiable de ce bien que
la propriété doit légitimement me revenir), d'antériorité (c'est parce que
moi ou mes ancètres étions là les premiers que nous avons le droit
légitime de la propriété sur ce bien matériel ou cette terre). La
religion, le contrôle des idées et de leur diffusion, les idées telles que
la nation, le droit naturel, voire la science instrumentalisée sont le
relais de ce pouvoir d'influence.
Mais celui-ci n'est que la forme la plus élaborée du pouvoir (qui permet
de dépasser le strict rapport individuel et donc de convaincre d'autres
personnes d'exercer le pouvoir brutal pour son propre compte), qui permet
d'éviter le recours à la force.
Le pouvoir brutal, quand à lui, c'est la contrainte physique, les coups et
blessures, le meurtre, ou la menace sur les autres individus, de manière
directe ou indirecte (par exemple en menaçant ou contraignant les
personnes qui lui sont liées affectivement).
La propriété est donc avant tout un acte de pouvoir brutal, reposant la
contrainte -ou la menace de la contrainte qui suppose donc l'existence et
la possibilité de la contraine- . En ce sens, il paraît peu raisonnable
d'affirmer que l'économique détermine le politique en dernière instance,
puisque c'est le pouvoir (brutal ou d'influence) qui permet la propriété.
Bien sur, en retour, la propriété et l'exploitation qui en découle ont
permis l'accumulation de richesse et ainsi l'extension du pouvoir, de
l'échelle locale à l'échelle mondiale.
La question n'est pas ici d'affirmer l'existence d'un principe premier
prédéterminant, le pouvoir, (qui remplacerait la propriété et l'économie
comme principe premier), mais de montrer que l'affirmation de Marx et des
marxistes selon laquelle l'infrastructure économique détermine en dernière
instance la superstructure politique est gratuite et ne résiste pas à
l'analyse. On préférera montrer que ces deux REALITES MATERIELLES (la
contrainte est autant une réalité matérille inscrite dans le sang et la
chair des êtres humains que les biens éphémères ou durables) sont
indisociablement liées et sont la conditions l'une de l'autre, dans un
rapport dialectique (l'une détermine l'autre et cette dernière détermine
la première).

Propriété formelle, propriété réelle.

La propriété en tant que concept juridique dépend donc de ce double aspect
du pouvoir : pouvoir d'influence, contrainte (pouvoir brutal). Dans un
système social où un groupe social détient le monopole de la force,
cherche à le détenir, ou s'arroge le monopole de l'usage légitime de la
force, c'est à dire dans un système social étatique, la propriété,
individuelle, privée, collective ou étatique est donc garantie par le ou
les Etats, c'est à dire en dernier ressort leur appareil de contrainte
(police, justice, armée), si leur appareil d'influence (école, université,
médias, législation, idéologie dominante et conception sous-tendant la
légalité et la notion de la légitimité) échoue.
On distongue différent régimes de propriété formelle :
La propriété individuelle. Celle-ci peut correspondre à la propriété
foncière (terrain, habitat, immeuble) ou à la propriété d'un produit. S'il
s'agit de propriété d'usage d'un bien foncier ou d'un produit, on peut
distinguer différentes situations : selon que le produit soit rare ou non,
selon qu'il s'agisse d'un logement dont on se sert pour soi-même ou au
contraire d'un logement loué, selon qu'il s'agisse d'un terrain exploité
par le seul paysan ou loué en fermage, ou dont l'exploitation se fait en
recourrant au salariat...
Si l'on envisage la question des rapports de production, celle qui nous
intéresse et qui joue un rôle déterminant dans l'antagonisme de classe, il
s'agit dès lors de la propriété des moyens de production (champs, mine,
atelier, usine...) et de distribution (transport, magasins, etc...).
Cette proprété peut être individuelle.
_ La proprété collective, qu'il s'agisse de moyen de production et/ou de
distribution, de foncier ou de produit. Cette propriété collective peut
avoir deux formes :
1/ Il peut s'agir de la propriété d'un groupe d'individus sur des biens
fonciers ou produits, sur des moyens de production et/ou de dsitribution,
à l'exclusion des autres groupes d'individus. C'est le cas de la propriété
sous forme d'actionnariat, qui est une forme de propriété privée partagée.
C'est une propriété « collective » au sens ou il n'y a pas un seul
propriétaire mais plusieurs, privée, au sens ou elle est privatise, elle
signifie l'apporpriation d'une chose au dépend des autres. C'est le cas de
la coprorité foncière également.
Il peut s'agir de la propriété collective de travailleuses et travailleurs
sur leur outil de production et/ou de distribution, dans un système
économique ou il existe d'autres formes de propriété. Il s'agit ici du
régime de proprété des coopératives.
C'est enfin le cas de la propriété étatique. Nous reviendrons sur cette
dernière.

2/ Il peut s'agir de la propriété sociale, c'est à dire de l'ensemble de
la société. C'est à cette porpriété collective sociale que nous faisons
référence en tant qu'anarchistes communistes, quand nous faisons référence
à la propriété collective ou commune des moyens de production et de
distribution. Par société nous entendons ici l'ensemble des producteurs et
productrices, dans une société sans classe. Cette propriété sociale est en
soi l'abolition de la propriété (au sens privatif précédemment définit),
c'est le communisme.

Nous avons vu que la propriété réelle signifie l'usufruit, c'est à dire la
capacité d'user librement du bien aproprié, d'en tirer les fruits que l'on
peut en tirer, de la modifier, le vendre ou détruire tout ou partie. La
propriété réelle est donc liée au contrôle effectif que l'individu ou le
groupe propriétaire a du bien approprié. En l'occurence, en ce qui
concerne les moyens de production et de distribution, la contrôle signifie
la capacité de décider ce qui est produit, pourquoi, pour qui, comment, de
bénéficier de ce qui est produit ou d'en faire bénéficier les personnes de
son choix. Le contrôle signifie donc la gestion, la capacité de décider,
ce qui nous ramène à la notion de pouvoir (pouvoir faire, ou pouvoir
faire-faire).
Dans le cas de la propriété étatique, nous sommes ainsi confronté à une
dissociation entre la propriété formelle et la propriété réelle. L'Etat
est définit, selon le cas, comme étant le réprésentant de la souveraineté
d'un groupe social donné, qu'il s'agisse de la nation (dans le cas d'une
dictature nationaliste), du peuple (dans le cas d'une « démocratie »
parlementaire dite « représentative), du prolétariat (dans le cadre d'un
Etat dit « socialiste). Dans le discours étatiste, la propriété étatique
se confond avec la propriété du groupe social représenté (peuple, nation,
prolétariat). C'est ce tour de passe passe qui permet à la
social-démocratie de présenter les services publiques et les entreprises
nationalisées comme des propriété collectives et sociales du peuple, aux
socialistes étatistes (marxistes étatistes, léninistes, trotskystes,
staliniens, maoistes, blanquistes, etc) de présenter l'étatisation des
moyens de production et de distibution (nationalisation, planification
étatique,...) comme propriétés collectives et sociales du prolétariat, des
nationalistes de présenter l'économie étatisée et dirigiste comme
propriété collective et sociale de la nation.
Mais pour le peuple dans sa grande majorité, pour les habitants de la «
nation » (sic) dans sa grande majorité, pour le prolétariat dans sa grande
majorité, le contrôle sur ces moyens de production et de distribution,
c'est à dire le pouvoir réel (et non formel) de décision sur ce qui est
produit, comment, pour qui, pour quoi, à quel prix, est nul ou très
faible, puisque la structure hiérarchique, la division entre dirigeants et
dirigés garantis aux dirigeants la réalité du contrôle, c'est à dire la
proprité réelle, même si la propriété formelle est celle « du peuple », «
de la nation », « du prolétariat ». C'est cette confusion qui a permis aux
léninistes de présenter un Etat dit « ouvrier » comme le socialisme, la
nationalisation comme une propriété commune, et faire miroiter ainsi
l'illusion de l'économie contrôlée par les travailleurs.
Or la persistance de la division dirigeants-exécutants est la négation
dans la réalité de cette affirmation formelle. Cette division est
elle-même basée sur le double aspect du pouvoir que nous avons évoqué : le
pouvoir d'influence (d'où l'importance de la propagande, et l'enjeux qui
consiste à faire croire aux travailleurs et travailleuses qu'en
travaillant pour l'Etat ils travaillent pour eux, alors qu'en réalité les
richesses créées sont controlées par les dirigeants, par l'Etat), et le
pouvoir de contrainte matérialisée par la police, la justice, l'armée
comme groupes sociaux distincts de la population, entre les mains d'un
parti ou d'une minorité.
Faute de contrôle, la propriété réelle des moyens de production est donc
entre les mains de l'appareil d'état, c'est à dire des militaires,
policiers, juges ou commissaires politiques usant de la contrainte, mais
aussi et surtout des bureaucrates et politiciens intellectuels (entendons
par là les idéologues politiques se présentant comme avant-garde, exerçant
le pouvoir dans les ministères ou les « comités centraux » parallèles)
usant de leur pouvoir d'influence.
La chose est valable pour les entreprises étatiques (nationalisées) en
système capitaliste mixte.

(partie 1)
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Message  Berckman Sam 24 Mai - 13:28

Propriété et contrôle des moyens de production comme fondement de
l'antagonisme de classe.
La question du pouvoir, la question de l'exploitation, la question de
l'apropriation.


De même, la seule notion de propriété ne suffit pas à rendre compte des
rapports de classes et de l'antagonisme de classe en société capitaliste
privée comme dans un capitalisme d'Etat affublé du nom de « socialisme »,
de même que dans un capitalisme mixte de type social démocrate (ou
coexiste entreprises privées et entreprises publiques).
En effet, comment rendre compte dès lors de la position de classe d'un PDG
d'entreprise ou d'un cadre supérieur, qui sans être propriétaire des
moyens de production (au mains des actionnaires) n'en a pas moins un rôle
déterminant dans le processus de décision (ce qui est produit, comment,
pour qui, etc...), quand à l'usage de ces moyens de production et de
distribution, qui approprie une partie des richesses produites en les
volant aux travailleurs-euses, sous la forme de salaires mirobolant,
stock-options, etc... et qui se situe résolumment dans le camp de la
bourgeoisie ? Comment rendre compte de la position de classe d'un haut
fonctionnaire (du point de l'antagonisme de classe) dirigeant une
entreprise étatisée, qui n'est pas propriétaire mais décide de ce qui est
produit, s'approprie une partie (sous la forme d'un salaire très élevé)
des richesses produits mais ne se situe résoluemment pas dans le camp du
prolétariat ?
Comment à l'inverse ranger dans le camp de la bourgeoisie le travailleur
indépendant, propriétaire de son moyen de production (par exemple un
atelier), et qui pour autant n'emploit et donc n'exploite pas de
travailleurs, comme le sont nombre de petits paysans et artisans ?
Faut il ranger le fonctionnaire d'éxécution des services publics (employé
à l'éxécution de tâche), hors la police, la justice, l'armée, les gardiens
de prisons, dans le camp des exploiteurs ?

Ce qui définit dès lors l'antagonisme de classe, c'est donc non seulement
la question de la propriété mais aussi celle du contrôle. La lutte des
classes est donc un conflit d'intérêts irréductibles sur le plan
économique entre les individus qui possèdent et/ou contrôlent les moyens
de production (fonctionnaires d'autorité, patrons, actionnaires,
politiciens, militaires...), et qui composent LES classes dominantes
(bureaucratie, classe politique, bourgeoisie, classe militaire,...) d'une
part, et ceux, d'autres part, qui ne contrôlent pas les moyens de
production et de distibution et sont obligés de vendre leur force de
travail (« manuelle » et/ou « intellectuelle », la séparation entre ces
deux sphères étant loin d'être toujours évidenteà, leur temps, pour
survivre, les travailleuses et travailleurs (ouvriers, employés,
fonctionnaires d'éxécutions dans les services publiques) d'autre part.
Mais aussi et surtout entre celles et ceux qui exploitent la force de
travail des autres, des travailleurs, s'approprient les richesses qu'ils
créent, et ceux dont le produit du travail est en partie volée (les
marxistes appellent ce vol la « plus-value » ou sur-travail, les
capitalistes l'appellent « profit », appelons le « vol » à l'instar de
Proudhon,...) par celles et ceux qui les exploitent.
A la question de la propriété et du contrôle, s'ajoute donc celle de la
subordination (le rapport hiérarchique qu'induit le salariat et qui permet
au patron de diriger le travailleur salarié, de lui voler une partie de ce
qu'il crée, mais aussi de le priver de moyen de subsistance en le
licenciant) et de l'exploitation (le fait de s'approprier une partie – la
plus importante- de la valeur de ce qui est produit au nom de la
propriété, du capital, de l'investissement, du risque et de la
responsabilité).
D'un côté celles et ceux qui détiennent propriété et capital (la
transcription numéraire des richesses possédant une valeur d'échange) mais
aussi capital culturel (au fondement du pouvoir d'influence, liée à la
séparation du travail dit « manuel », d'éxécution et du travail dit «
intellectuel » de décision) , de l'autre celles et ceux qui soit en sont
privé, soit en détiennent une part ridicule qui ne leur assure aucun
contrôle sur leur vie, sur l'économie, sur ce qu'ils produisent, sur leur
travail et la manière dont il s'organise.
Celles et ceux qui s'approprient les richesses créées, bourgeoisie,
politiciens, actionnaires et patrons, ont tout intérêt à en approprier le
plus possible, d'où la pression à la baisse sur les salaires, d'où la
pression à la hausse sur le temps de travail, d'où le durcissement des
conditions de travail pour acroitre la productiovité, d'où les
licenciement pour faire baisser le cout de la main d'oeuvre plutôt que de
partager le travail et son produit. En général, ceux-ci sont très
conscient de leur intérêts, mais comme ils ont tout intérêt aussi à
préserver cet état de fait inégalitaire, d'oppression et d'exploitation,
il cherchent à masquer ces intérêts au nom de « l'intérêt commun », à
légitimer l'etat de fait au nom du droit naturel, de la propriété, du
risque, de l'investissement, de la responssabilité, etc... en évacuant
soigneusement l'origine première de leur position (le vol, l'exploitation,
et la propriété qui le garantit, l'héritage... ).
Celles et ceux qui sont obligés de se salarier pour vivre, qui sont
exploité, ont tout intérêts à récupérer le maximum de ce qui leur est volé
(donc de chercher à avoir de meilleurs salaires, ou d'abolir ce vol, et
donc l'exploitation que sont le capitalisme et le salariat), à travailler
le moins possible en étant le mieux payer possible (puisqu'ils ne
bénéficient pas de l'intégralité de ce qu'ils produisent), de consteter la
domination qu'ils et elles subissent.
Ces intérêts de classe s'expriment indépendemment de la conscience qu'en
ont les individus qui la composent. L'idéologie dominante contrôlée par
les classes dominantes légitime l'Etat de fait et explique en partie le
fait que nombre d'individus des classes exploitées n'aient pas une
conscience entière de leurs intérêts fondamentaux de classe. Celle-ci vise
à leur faire admettre le vol qu'il subissent comme légitime, et de ce fait
à conclure à la convergence d'intérêts entre exploiteurs et exploités.
Pour autant, l'aspiration légitime de tout être humain au bien être, à la
liberté et au bénéfice de ce qu'il produit à part égal avec tous les
contributeurs indispensables du processus de production est en
contradiction totale avec cette illusion que représente la notion «
d'inétrêts convergents ». L'inégalité sociale structurelle de la société
de classe en est une seconde.Dès lors, la lutte des classe n'est pas une «
notion » ou un « concept » auquel il convient d'adhérer, mais le terme qui
désigne l'antagonisme observable entre les intérêts des classes dominantes
telles que nous les avons définit et des classes dominées sur le plan des
rapports de production, mais aussi de la société (puisque la production a
un impact fondamental sur la vie concrète en dehors du lieu de
production).

Des classes « intermédiaires » traversées par des intérêts multiples.

Les travailleurs indépendants (artisans, paysans, et professions libérales
tous sans salarié-e-s), n'exploitent pas directement le travail d'autrui
(pas de plus-value ou vol, pas de lien de subrodination, une propriété des
moyens de production qui a priori ne prive pas les autres individus de la
possibilité de vivre et survivre, leur égal contrôle sur l'économie).
Formellement, ils ne sont pas non plus exploités par un patron. Pour
autant, ce qui oppose les premiers (artisans et paysans sans salariés) aux
seconds (professions libérales), c'est souvent le niveau de revenu ou
l'identification symbolique et culturelle. Celles des seconds les
rapproche de la bourgeoisie dont ils sont le plus souvent issus, ou
culturellement proche. Qui s'appuie sur une sur-valorisation du travail
dit « intellectuel » par rapport au travail dit « manuel » correspondant
aux intérêts des classes dominantes précitées.
Celles des premiers les rapproche des ouvriers dont ils sont souvent
issus, avec souvent pour mobile d'échapper à la subordination patronale.
Le travail « manuel » des uns, « intellectuel » des autres les polarise de
manière opposées, même si un certain nombre d'individus échappent à ces
tendances, et si les artisans qui deviennent patrons, dans des petites
entreprises, se mettent à tirer de la plus-value d'autres travailleurs
sans pour autant acquérir le niveau de revenue de la bourgeoisie. On peut
alors parler de petite ou moyenne bourgeoisie. Les tendances et intérêts
contradictoires qui traversent ces classes intermédiaires sont tiraillées
au gré du rapport de force entre les classes, mais aussi conduisent à
l'expression d'intérêts propres.

On peut ajouter à ces deux classes celle des petits et moyens cadres, sans
grand pouvoir de décision, mais qui tirent profit de la nécessité pour les
classes dominantes d'un appareil hiérarchique développé et nécessaire au
maintient de leur domination. Leur position hiérarchique tend à faire
converger leurs intérêts au profit des classes dominantes (dont ils
peuvent tenter de reproduire les pratiques à une échelle inférieure en
recourrant au petit actionnariat), même si dans les situations de crises,
comme en 2001 en argentine, ceux-ci peuvent en voyant leur position
sociale s'éffondrer prendre le partie -souvent de manière temporaire-, des
classes dominantes.

De même, la base de l'appareil répressif d'Etat (policiers, militaires,
juges...), sans pour autant bénéficier d'un revenu important, voit en tant
que classe ses intérêts intrinsèquement liées aux classe dominantes
puisque seul les rapports dirigeants/dirigé-e-s, exploiteurs-exploité-e-s
liés à la société de classe justifie leur existance parasite comme groupe
social.

La question de l'Etat.


L'Etat n'est pas un instrument neutre. Il garantie la propriété, les
positions de pouvoir dans le domaine économique et politique au moyen du
monopole revendiqué de la force légitime. L'état est un groupe social
composé d'une intelligentsia politicienne, politiciens et bureaucrates
-fonctionnaires d'autorité-, et des moyens de contrainte que sont la
police, la justice et l'armée. Le groue social composant l'Etat pille une
partie des richesses créées par les travailleuses et travailleurs,
appropriée au moyen des impots, mais aussi, dans le cadre de l'existence
d'entreprises nationalisée, en se substuant à la bourgeoisie pour
l'appropriation de la « plus-value ». Les hauts fonctionnaires et chef
d'entreprises publics encaissent des salaires et jetons de présence que
rien dans leur activité purement parasitaire ne justifie. Dans le cadre
d'une conomie étatisée (capitalisme d'Etat même masqué sous le terme «
d'Etat socialiste »), c'est l'ensemble de la plus-value qui est appropriée
par l'intelligensia constituée en bureaucratie controllant l'ensemble de
l'économie. Qu'elle le fasse « au nom du prolétariat » et en se prétendant
son avant-garde n'y change rien.

(partie 2)


Dernière édition par Berckman le Sam 24 Mai - 13:30, édité 1 fois
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anarchisme et lutte de classe Empty Re: anarchisme et lutte de classe

Message  Berckman Sam 24 Mai - 13:29



De quoi nous ne parlons pas quand nous parlons de lutte des classes ?



Au contraire des marxistes, nous nous opposons au « finalisme historique »
qui relève du charlatanisme pseudo-scientifique. Les marxistes ont tiré
leur influence politique et leur pouvoir de la prétention d'un « paradis
prolétarien» en URSS qui s'est avéré un immense bagne capitaliste d'état
pour les prolétaire, mais aussi de la prétendu « scientificité » de leur
théorie. En science sociale comme en politique, on ne peut faire que des
constats et des hypothèses, discutables en tant que telles puisqu'e
ceux-ci dépendent des facteurs que l'on prend en compte. Le domaine des
prévisions relève de « Madame Irma » ou de Nostradamus, de la religion,
mais pas des sciences sociales. Les prèches réguliers et millénaristes sur
« l'accroissement des contradictions du capitalisme » « liées » à la «
baisse tendancielle du taux de profits » se sont heurtées jusqu'à présent
à la capacité d'adaptation permanente du capitalisme, qui n'a pas hésité à
recourir au fascisme quand la montée du processu révolutionnaire le
menaçait. Tout cela est fort peu matérialiste, et au risque de froisser,
relève de l'idéalisme le plus éculé, à une dérive scientiste que dénonçait
déjà Bakounine, quand il mettait en garde contre le « gouvernement des
savants ».
La seule chose que nous pouvons affirmer, c'est que la marche actuelle du
capitalisme et le recul du rapport de force pour les classes dominées
conduit à un accroissement de l'exploitation favorisée par la
financiarisation accrue de l'économie favorisée par la « mondialisation
accrue du capitalisme », que la sur-exploitation des ressources
énergétiques conduit à un régime de guerre permanente. Que face la
barabarie qui pointe son nom, nous choisissons le communisme libertaire
comme alternative, parce qu'elle nous paraît la plus valable.
Mais l'histoire humaine n'est pas le fait de forces éxtérieures aux être
humains. Elle est certe influencée par des logiques structurelles (liée à
l'influence des rapports sociaux, à celle des milieux, au poid des
héritages conséquence de l'interaction collective qu'est la société, une
réalité en mouvement qui puise sa dynamique autant dans le passé que dans
le présent...), mais elle est aussi le fruit de la volonté humaine.

La lutte des classes, une lutte qui s'incrit pour nous dans la lutte
contre toutes les dominations.


La lutte des classe est une réalité fondamentale, elle n'est pas pour
autant le moteur de l'histoire, même si elle a un double effet d'inertie
et de dynamique qui détermine nombre de phénomènes sociaux et historiques.
Aux rapports de classes s'ajoutent la logique de pouvoir, la lutte entre
les dynamiques d'entraide et les dynamiques de concurrences qui parcoure
la société, le poid des logiques patriarcales et coloniales qui lui sont
en partie liées mais pas réductibles (la société de classe est postèrieure
au patriarcat), l'addition des actes des infidivus et des groupes, en
interaction, qui n'est pas réductible au seul intérêt économique, ni aux
seuls nécessité de la survie...
Nous savons seulement où sont nos intérêts dans cette lutte des classes
qui caractérise la société dans le système étatique et capitaliste, qu'il
soit privé, mixte ou d'état. Nous sommes dans le camp des exploité-e-s
luttant pour la fin de toute exploitation.
La lutte des classes est un des aspects de la lutte entre dominant-e-s et
dominé-e-s. Notre intervention dans la lutte des classe en tant que
travailleuses et travailleurs anarchistes est l'un des apsect d'une lutte
générale contre l'ensemble des dominations : les relations de pouvoirs
sont inter-reliées, et converges fondamentalement : elles s'alimentent
mutuellement. L'approche anarchiste de la lutte des classe s'inscrit dans
la lutte contre le principe de la division sociale entre
dirigeant-e-s-exécutant-e-s, dominant-e-s-dominé-e-s : elle identifie
l'enjeux que représente les relations de pouvoir au même titre que les
relations d'explotations, qui en sont un des aspects.
Pour cela, nous devons remettre en cause la division et la séparation
entre le travail intellectuel et manuel, les inégalités fondées sur les
prétendues « capacités », et la sur-valorisation du « travail complexe »
(c'est à dire « intellectuel ») commun à la théorie marxiste comme à la
théorie capitaliste : le travail est un tout social : conception et
organisation n'ont aucune réalité matérielle sans l'exécution, la
fabrication matérielle. Les personnes qui étudient le peuvent actuellement
que parce que d'autres (les travailleurs-euses ma,nuel-s) les nourissent,
les logent et les entretiennent par leur travail, il n'y a aucune raison
qu'ils en tirent des revenus plus élévés. L'égalité économique et sociale
est un objectif fondamental dans la perspective d'une société sans classe.

(partie 3 et fin)
Berckman
Berckman

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Date d'inscription : 22/05/2008

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